Au théâtre du Lucernaire à Paris, se joue jusqu’au 12 mars une pièce qui interroge le rêve de beaucoup de femmes et sans doute d’hommes aussi : ne pas vieillir. Ne prendre aucune ride, jamais ! Rester éternellement jeune, en apparence du moins. Coup de cœur.
Rendez-vous au Paradis, cette salle au dernier étage du Lucernaire, un lieu pas comme les autres où vous trouverez à boire et à manger : deux salles de théâtre, trois salles de cinéma, un bar, un restaurant, une librairie, une école d’art dramatique et une galerie d’exposition. Rien que ça ! Le tout situé dans une ancienne usine désaffectée, dans le 6ème arrondissement de Paris.
Dans la salle du Paradis donc, se joue jusqu’au 12 mars "La femme qui ne vieillissait pas", adaptation du roman éponyme de Grégoire Delacourt (Lattès, 2018). Si son nom vous dit quelque chose, c’est peut-être parce qu’il est aussi l’auteur de "La liste de mes envies" (Lattès, 2012), roman merveilleux qui vous dégoûte de l’envie de gagner au loto – oui oui !
Eternelle jeunesse
Clic-clac : la scène s’ouvre sur le décor d’un studio photo, qui voit Betty poser face à l’objectif de Fabrice pour son projet "Du temps". L’idée ? Photographier chaque année des modèles à date fixe, pour capturer les effets du temps et surtout, l’histoire que racontent ces visages au fur et à mesure qu’ils vieillissent. Mais voilà, avec Betty, l’impossible se produit : le temps ne passe pas.
Figée dans une éternelle trentaine, Betty ne vieillit pas. D’une année sur l’autre, son visage ne prend pas une ride. Pas une seule ! Heureux miracle ou malédiction ? Les médecins n’en reviennent pas. Betty hallucine et son amie Odette, représentante en cosmétiques, aussi. Le mari de Betty lui, ignore tout de ce qui lui arrive. Ou plutôt, de ce qui ne lui arrive pas. Pour l’instant du moins.
Magnifiquement interprété par la comédienne Françoise Cadol qui nous transporte d’émotion en émotion avec brio, le texte nous fait virevolter, valser d’un âge à l’autre, d’une année sur l’autre, au son des "clic-clac" de l’obturateur. Que seraient nos vies si on ne vieillissait pas ? Si nos corps étaient hors du temps, hors du monde ? Et si le rêve de beaucoup de femmes, et d’hommes sans doute aussi, être éternellement jeune, n’était pas si désirable ni souhaitable que cela ?
La femme est magnifique
Fable contemporaine, "La femme qui ne vieillissait pas" nous enseigne que la beauté, le charme, n’ont rien à voir avec la jeunesse. Que l’amour se moque de l’âge. Que la jeunesse est une petite dictature. Une dictature qui prétend durer toujours et pour laquelle on est prête à faire mentir son corps, à le tordre, le torturer, pour le faire ressembler à l’image qu’en exige, croit-on, le regard des autres – le cas récent de Madonna aux Grammy Awards en témoigne.
"La femme est magnifique" : c’est le message que nous transmet la pièce, au fur et à mesure que Betty s’y raconte. L’homme aussi, est magnifique. Et les traces que laisse la vie sur leurs corps, leurs yeux, leur visage, rendent hommage à cette beauté qui traverse les âges. Si tant est que nous puissions le voir et si nécessaire, éduquer notre regard.
Allez voir cette pièce : elle est inoubliable ! Saisissez le code promotionnel "FEMME" au moment de réserver votre place et une réduction s'appliquera automatiquement avant le règlement. Ce code vaut pour les séances du mardi au vendredi à partir du 14 février et jusqu'au 10 mars. Merci à l'équipe du Lucernaire pour cette promo aux lectrices et lecteurs de Coup de vieilles !
Comme toujours, avis à vos commentaires et témoignages, quel que soit votre âge !
"La femme qui ne vieillissait pas" (1h10), de Grégoire Delacourt. Mise en scène : Tristan Petit Girard. Adaptation et jeu : Françoise Cadol. A découvrir jusqu’au 12 Mars 2023 à 21h du mardi au samedi, à 17h30 le dimanche au Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris.
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